Billet Blog
Je vous suggère la lecture de cet article d’Olivier Rollot (Le Monde) concernant le regroupement des grandes écoles sur le nouveau campus de Saclay:
http://orientation.blog.lemonde.fr/2011/04/05/en-proposant-de-creer-un-campus-polytechnique-l%E2%80%99x-veut-imposer-sa-marque-sur-la-campus-de-saclay/
Depuis quelques années les regroupements de grandes écoles et les rapprochements universitaires se multiplient.
Cette volonté de créer de grands pôles d’enseignement supérieur français, afin de leur donner une meilleure visibilité internationale, va dans le bon sens.
L’aboutissement de cette logique sur un campus regroupant 55.000 étudiants à Saclay devrait permettre à ce groupement d’école de rivaliser avec les plus grands pôles universitaires de renommée internationale. Par ailleurs, sur le modèle américain, ce groupement de plusieurs disciplines annexes stimule la créativité des projets entrepris par les étudiants et facilite les partenariats pour la recherche.
Le succès est cependant loin d’être garanti. La mise en place d’une organisation efficace pour un tel campus s’annonce très compliquée, comme le montre cet article.
Il faut souhaiter que ces groupements de grandes écoles s’accompagnent d’une multiplication des passerelles avec les universités, jusqu’à l’intégration au sein de mêmes pôles de ces deux systèmes complémentaires.
Certes, il ne suffit pas de dépenser 20 milliards d’euros supplémentaires dans ce type de groupements pour résoudre les problèmes rééls qui existent aussi bien dans le système des grandes écoles que dans le système universitaire en France.
Mais c’est justement aussi une opportunité de réformer en profondeur l’enseignement supérieur français, pour améliorer l’accès aux grandes écoles pour les étudiants issus des milieux populaires, pour augmenter la qualité de l’enseignement dans toutes les universités et pas uniquement les établissements prestigieux, pour mieux adapter cet enseignement au monde professionnel et à la diversité des méthodes d’apprentissage, pour mieux mettre en valeur la complémentarité des filières.
Les systèmes d’enseignement supérieur français sont souvent incompréhensibles vu de l’étranger. Les étudiants français sont de plus en plus nombreux à passer au moins une année à l’étranger pendant leur cursus universitaire ou de grande école, et sont attirés par les campus universitaires de renommée internationale. A l’inverse, même nos établissements français les plus prestigieux attirent peu d’étudiants étrangers, car ils sont peu connus hors des cercles initiés et les équivalences sont souvent difficiles à établir.
Harmoniser les parcours d’enseignement supérieur en France faciliterait grandement les efforts faits pour multiplier les accords internationaux d’équivalence de diplômes et développer les accords bilatéraux de visas d’échange étudiants et chercheurs.
En améliorant la lisibilité des parcours et en donnant à de nouveaux « grands établissements » toutes les opportunités d’acquérir une rénommée sur les campus à l’étranger, nous stimulerons une meilleure inclusion de l’enseignement supérieur français dans les grands circuits de mobilité internationale des étudiants, et favoriserons la collaboration internationale sur les projets de recherche.