Mes propositions pour la petite enfance
Voici les propositions dont nous avons discuté et que j’ai envoyées aux pétitionnaires.
– Corinne
Mes propositions pour la petite enfance
Madame, Monsieur,
Je vous remercie de rappeler la difficulté qu’éprouvent de nombreuses familles de New York et, au-delà, des États-Unis à avoir accès à une éducation française. Votre pétition met plus particulièrement l’accent sur les difficultés accrues rencontrées par les familles dont les enfants ont moins de six ans.
Je me réjouis que votre texte interpelle ainsi tous les candidats aux élections législatives des 2 et 16 juin 2012. L’offre éducative a toujours été ma première priorité de candidate et d’élue à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) comme en témoignent les propositions faites dans le cadre des élections à l’AFE de 2009 et de 2010, ou encore les webinaires que j’ai organisés chaque année sur le sujet de l’éducation française aux États-Unis.
Depuis sa mise en place, j’ai énoncé mon opposition au principe même de la Prise En Charge (PEC), attribuée sans aucune condition de ressources des parents, des frais de scolarité des enfants fréquentant les classes de lycée des écoles homologuées. Je propose depuis plusieurs années que les montants consacrés à la PEC (plusieurs millions de dollars chaque année rien qu’à New York) soient réalloués à une augmentation des bourses, attribuées sous conditions de ressources, pour démocratiser et faciliter l’accès de toutes les familles à tous les niveaux des classes des écoles homologuées. Une réallocation de ces fonds doit aussi servir à renforcer les moyens, minimes jusqu’à ce jour, mis au service du développement d’autres structures d’éducation française ou bilingue telles que celles que vous appelez de vos voeux.
La mobilisation des parents vivant aux États-Unis a pu générer un mouvement novateur qui a abouti, avec l’aide des autorités françaises, à des offres éducatives intéressantes. Plusieurs exemples remarquables doivent être une inspiration: En Floride, plus particulièrement dans le comté de Miami-Dade, des classes bilingues publiques homologuées sont accessibles aux enfants français grâce à des accords entre la France et l’État de Floride et entre la France et le comté. A New York, le formidable travail accompli par l’association parentale éducation Française à New York (EFNY) a permis de développer non seulement des programmes FLAM (sous forme de classes «after-school») dans de nombreux quartiers de New York mais aussi des classes bilingues dans plusieurs écoles primaires de Brooklyn (trois écoles), du Queens (une école), du Bronx (une école), et de Manhattan (une école), et bientôt dans un collège («Middle School») à Brooklyn. Une autre association de parents français et francophones a porté la création d’une école bilingue à charte (NYFACS) à Harlem. A ce jour, nous dénombrons une quinzaine d’associations FLAM sur le territoire américain.
Néanmoins, ces initiatives ont souvent besoin de soutiens complémentaires et de relais. C’est pourquoi, si je suis élue, je m’engagerai pour qu’elles puissent bénéficier d’un soutien institutionnel fort de la part de l’État français pour assurer leur développement et leur pérennité. Je propose de mettre en place une cellule consulaire de soutien opérationnel aux nouvelles structures d’enseignement (coordination pédagogique, aide à la gestion, au recrutement, à la formation, support légal). Je considère que la France doit s’engager contractuellement auprès des autorités de l’État de New York et de la ville de New York, et d’autres villes des États-Unis où de tels projets seront menés, à soutenir ces programmes en particulier en prenant en charge une partie du surcoût lié au matériel pédagogique bilingue et en facilitant le recrutement d’enseignants français et l’obtention de visas de travail. Je propose également que la France encourage l’établissement d’un réseau entre les écoles homologuées, les écoles accueillant des classes bilingues, et les programmes FLAM afin de faciliter la mise en commun de ressources, de formation tout en facilitant le passage des enfants des familles françaises d’un type d’éducation à l’autre au sein du dispositif global. De tels mandats devront faire partie des contrats d’objectifs des consuls généraux et de l’ambassadeur de France aux États-Unis.
L’éducation est la priorité des Français. Elle doit aussi être une priorité de l’action consulaire.
Certaines mesures pourraient facilement être mises en place à court terme, parfois sans coût supplémentaire. Par exemple, les autorités françaises pourraient utiliser les informations de la liste consulaire (dont les adresses email et les codes postaux) pour informer les familles des offres éducatives qui sont disponibles dans leur quartier et dans la ville, et pour soutenir la création de nouvelles offres par une mobilisation de la communauté française – par exemple sur l’absence de structures suffisantes pour la petite enfance. Elles pourraient mettre le poids de la France dans le soutien aux programmes existants en alertant toutes les familles françaises lorsque des programmes disposent de places disponibles non pourvues.
La Communauté française, et plus encore les communautés francophones, représentent un nombre important de familles. Nous devons donc envisager d’aller plus loin et de créer des écoles bilingues publiques, soit sous une forme classique comme l’école bilingue anglais-chinois de Chinatown (Manhattan) ou sous une forme d’école à charte faisant l’objet d’un accord ad-hoc avec l’État de New York pour faciliter l’accès des familles françaises et francophones.
De manière similaire, je souhaite faciliter la création de centres aérés francophones durant les vacances scolaires en s’appuyant sur des structures et écoles existantes sur le modèle de ce que fait avec succès, mais à une plus petite échelle, la fondation «French Heritage» en collaboration avec les services culturels de l’Ambassade de France. Une collaboration avec des partenaires québécois pourrait être envisagée pour les enfants du primaire et du secondaire.
Pour la petite enfance, comme vous le soulignez, la situation est plus difficile. Peu d’écoles commencent les classes au niveau du «Pre-K» et la plupart accueillent les enfants à partir seulement de la classe de Kindergarten (grande section de maternelle). Or l’apprentissage de la langue doit préférablement commencer plus tôt. Je crois donc nécessaire d’encourager des structures d’immersion et crèches d’initiative parentale qui puissent répondre aux besoins de la communauté française. On ne peut s’attendre à ce que la France les prenne en charge financièrement. Pour autant, je propose que la France puisse aider ces structures au point de vue logistique, notamment par la mise à disposition de matériels pédagogiques, par le recrutement et la formation des éducateurs, par une aide au démarrage, et par un appui à la gestion administrative.
Sur le plus long terme, on peut également envisager d’encourager les écoles homologuées à développer une offre éducative tournée vers la petite enfance, dans des formes plus accessibles que les quelques classes de maternelle pre-K offertes aujourd’hui. Il est à noter que le système des bourses pour les écoles homologuées couvre déjà les enfants à partir de 3 ans mais l’offre actuelle est insuffisante et souvent inabordable pour de nombreuses familles.
Vous connaissez désormais mes propositions de court, moyen et long terme afin de faciliter l’accès à l’éducation française aux Etats-Unis pour les enfants de tous les âges. Je reste à votre disposition pour échanger avec vous sur ces questions dans l’objectif d’enrichir et de détailler les propositions que je porte, et aussi pour trouver avec vous des pistes de solutions concrètes au problème d’accès de vos enfants à des structures adéquates.
Je vous propose donc une rencontre d’échange le lundi 27 février 2012 à Brooklyn, de 18 heures 15 à 20 heures (6:15 pm – 8pm), dans les locaux de l’école publique PS 58, au 330 Smith Street, entrée sur Carroll Street (Metro F, G : station Carroll Street. La station de métro est très proche de l’école).
Je vous remercie de confirmer votre présence par email à info@corinnenarassiguin.com afin que nous puissions en informer l’accueil de l’école à l’avance.
En vous remerciant, Monsieur, Madame, d’avoir ainsi donné au sujet de l’éducation française aux États-Unis l’importance qu’il mérite dans cette campagne, je vous adresse mes très sincères salutations,
Corinne Narassiguin