New York et le Connecticut
C’est le jeudi 29 novembre en milieu d’après-midi que je débarque à JFK pour mon dernier déplacement en circonscription de l’année 2012. C’est toujours un peu dérangeant pour moi de dire que je suis « en déplacement » lorsque je me trouve dans ma propre ville de New York, où je vis depuis 14 ans, mais il est clair que pendant mon mandat, je devrai passer énormément de temps à Paris, où se fait le travail législatif.
J’arrive juste à temps pour participer à la réunion que Gérard Epelbaum, le président du Comité des Associations Françaises (CAF) de New York, a souhaité organiser afin que je puisse à la fois parler de mon travail et entendre les attentes que les responsables de ces associations peuvent avoir vis-à-vis de moi. Une soirée en forme de compte-rendu de mandat très constructive, dont je veux généraliser le principe lors de tous mes déplacements. L’idée de « compte-rendu de mandat permanent » correspond tout à fait à l’idée que je me fais de la chose politique.
Le lendemain matin, je me dirige vers Harlem pour visiter une école publique à programme bilingue, la New York French American Charter School (NYFACS). Je suis reçue par la toute nouvelle directrice, Edith Boncompain, qui me présente son équipe pédagogique, para-pédagogique et administrative. Je peux également m’entretenir pendant près d’une heure avec des parents d’élèves et des enseignants. Il est évident qu’il n’est pas simple de gérer un établissement de ce type, dans le contexte américain, mais malgré les difficultés, ce type de cursus est en train semble-t-il de gagner en attractivité. Je peux en discuter avec Benoît Le Dévédec, le coordinateur du programme de langue French Heritage qui a fait le déplacement. Il est clair que pour favoriser l’apprentissage du français aux Etats-Unis et inciter les départements de l’éducation des différents états américains à soutenir des programmes bilingues, il faut désormais réfléchir en termes de francophonie. Près de 45% des élèves de NYFACS ont ainsi des origines africaines.
Après un bref passage par ma permanence sur Lexington Avenue, je me rends au siège d’Ubifrance. Pour ceux qui ne connaissent pas cette structure, il s’agit de l’établissement public qui accompagne les entreprises françaises dans leur développement à l’export. En Amérique du Nord, ses responsables et ses agents font un très gros travail de repérage des marchés et d’accompagnement des entreprises françaises sur ces marchés. Son Directeur pour l’Amérique du Nord, Arnaud Leretour, gère avec dynamisme et bonne humeur un réseau de 9 bureaux, 3 aux Canada (Montréal, Toronto, Vancouver), 6 aux Etats-Unis (Atlanta, Chicago, New York, San Francisco, Houston et Detroit). Aujourd’hui, nous avons souhaité organiser une réunion en visio-conférence avec ses six chefs de pôle sectoriels qui sont avec nous depuis Chicago, Montréal, Toronto et San Francisco. En une heure et demi, j’ai le temps de prends le pouls du commerce français vers l’Amérique du Nord et de noter les priorités sectorielles d’Ubifrance région par région. Malgré tout, je quitte la table avec regret car la discussion aurait mérité de se prolonger. Je pense néanmoins que nous aurons l’occasion de rééditer régulièrement nos rencontres sur ce format, afin de faire le point sur la situation du commerce extérieur français.
Dans la soirée, j’ai l’occasion de m’entretenir avec Elisabeth Guigou, Présidente de la Commission des Affaires étrangères qui est de passage à New York pour assister à une Assemblée générale des Nations Unies. Nous retrouvons quelques militants et sympathisants socialistes pour un moment convivial, j’ai toujours beaucoup de plaisir à retrouver les membres de la section où mon engagement politique de Française de l’étranger a pris forme il y a près de 13 ans.
Samedi matin : départ en voiture pour le Connecticut. Greenwich, plus précisément. Daniel Vock, l’ancien Président de l’Alliance française locale a pris l’initiative de m’inviter pour un déjeuner avec des membres d’Alliances françaises de l’Etat. Sur la route, il me donne une multitude d’informations sur l’Etat du Connecticut et les Français qui y résident. Il me montre également les traces de l’ouragan Sandy qui a fait ici aussi beaucoup de dégâts. Sur place, le restaurateur Jean-Louis Gerin a eu la gentillesse de mettre à disposition une grande partie de son établissement où je fais une courte intervention sur les relations économiques franco-américaines avant de répondre aux questions du public.
Le dimanche matin, je rencontre l’association des anciens élèves de Sciences-Po (Sciences Po Alumni USA) présidée par Michel Pérez. J’ai notamment l’occasion de discuter de manière approfondie avec le vice-Président en charge de l’événementiel, Daniel Lévy, qui a organisé et animé cette rencontre, et qui me fait part de son inquiétude sur l’avenir de l’école après le rapport de la Cour des Comptes et le flou sur le choix d’un nouveau directeur après le décès de Richard Descoings. Je saisirai la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, dès mon retour en France. Mon dimanche après-midi est consacré à une réunion avec les membres de la section de l’association Français du Monde de New York.
Lundi est le jour du départ. J’ai encore le temps de passer quelques heures au Lycée Français de New York et de faire plus ample connaissance avec son nouveau directeur, Sean Lynch, qui a également organisé une réunion avec des parents d’élèves et des élèves. Nous avons ensuite une longue discussion avec M. Lynch et le président du Conseil d’Administration, Stephan Haimo, sur les projets de l’établissement et les problématiques liées à l’enseignement français à l’étranger.
Avant de rejoindre l’aéroport pour le retour à Paris, je me rends au Consulat général de France pour un déjeuner avec le Consul Bertrand Lortholary et les chefs de service du Consulat. De nombreux dossiers sont au menu, notamment l’arrivée des valises mobiles pour l’enregistrement des données biométriques pour l’établissement des passeports, l’aide sociale ou encore la réforme consulaire. C’est ensuite l’heure de partir pour JFK pour rentrer à Paris où plusieurs débats m’attendent, notamment celui sur le projet de loi Mariage pour tous pour lequel je dois animer des auditions à l’Assemblée nationale dès le lendemain.