Emprunt russe/FN: une association de financement présidée par M. Le Pen a reçu 2 M EUR
Cotelec, une association de financement présidée par Jean-Marie Le Pen, a reçu en avril 2 millions d’euros d’une société chypriote détenue par un Russe, ancien membre du KGB, a révélé samedi Mediapart.
Le site d’information avait déjà révélé récemment que le parti d’extrême droite avait contracté fin septembre un prêt de 9 millions d’euros auprès de la banque russe First Cezch Russian Bank (FCRB).
Le 18 avril, c’est l’association Cotelec, présidée par M. Le Pen, qui a reçu 2 millions d’euros d’une société chypriote, Vernonsia Holdings Ltd, via un compte ouvert à la banque Julius Baer, en Suisse. Cette société chypriote est détenue, selon Mediapart, par Yuri Kudimov, ancien du KGB reconverti dans la banque d’État VEB Capital.
Le président d’honneur du FN a confirmé à Mediapart cette information, assurant qu’il s’agissait d’un « prêt », dont il n’a pas précisé le taux d’intérêt. Selon lui, ce prêt a été « déclaré à l’administration française dans des conditions tout à fait normales ».
La Cotelec est censée « promouvoir l’image et l’action » du co-fondateur du FN. Selon Mediapart, elle a également servi à plusieurs reprises à renflouer les caisses du parti.
Cette fois, ce prêt ne s’est pas conclu par l’intermédiaire de l’eurodéputé frontiste Jean-Luc Schaffhauser. Mais il apporte une nouvelle illustration des liens entre le FN et la Russie. Un des eurodéputés frontistes, conseiller de Marine Le Pen pour les affaires internationales, était encore cette semaine à la Douma pour y prononcer un discours.
Le parti d’extrême droite a justifié le prêt de 9 M EUR en expliquant que les banques françaises ont refusé de lui prêter de l’argent, rejetant tout lien avec ses positions pro-Russie dans le débat politique.
Dans une déclaration à l’AFP, une des porte-parole du PS, Corinne Narassiguin, a souligné samedi à propos du FN que « sa direction a choisi de contracter une forte dette financière auprès de groupes d’intérêts qui ne sont pas les alliés de la France, mais des Russes d’orientation nationaliste, autoritaire et populiste ».
« Les sympathies affichées des dirigeants frontistes envers la politique internationale et intérieure brutale de la Russie de Poutine a toutes les apparences d’une connivence politico-financière », dit-elle.