Dépêche AFP 10 décembre 2014

Propos de Marine Le Pen sur la torture: réactions politiques

– Corinne Narassiguin, porte-parole du PS: « Alors qu’un rapport du Sénat américain détaille l’horreur absolue et l’inefficacité avérée de la torture dans l’Amérique post-11 septembre de George W Bush, Marine Le Pen choisit de justifier l’utilisation de la torture. Cette désinvolture à l’égard du respect des droits humains est choquante. Son rétropédalage par Tweet face aux réactions négatives ne fait que confirmer la légèreté avec laquelle elle aborde ce sujet (…) La présidente du FN s’appuie sur le scénario bien connu de la bombe à retardement, argument d’éthique à géométrie variable popularisé dans des séries télé comme « 24 heures chrono ». Mais Marine Le Pen, qui aspire aux plus hautes responsabilité de l’Etat, devrait savoir faire la différence entre la réalité et la fiction. Tous les experts du renseignement savent ce scénario improbable, et il est démontré que la torture ne produit pas d’informations fiables » (déclaration à l’AFP).

– Collectif socialiste de la Gauche Forte: Avec ces « propos indignes », « Marine Le Pen inscrit son parti dans le sillage des provocations successives de Jean Marie Le Pen à ce sujet.(…) Loin de l’illusion de la dédiabolisation, le Front national demeure un parti d’extrême-droite qui instrumentalise les parts d’ombre de l’histoire de France et tente de réécrire la mémoire nationale. Avec cette déclaration, Marine Le Pen renoue avec les origines de son parti dont elle ne s’est jamais véritablement écartée. S’il s’insère dans le jeu démocratique et électoral, le Front national ne sera jamais un parti républicain » (communiqué).

Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF: « Torture: le vrai visage de Marine Le Pen est celui de l’apologie du crime. (…) Devant la gravité de son propos, qui relève de l’apologie du crime, elle tente sans succès de faire machine arrière en pointant une +interprétation malveillante+. Mais elle a bel et bien parlé ainsi. Par le passé, Jean-Marie Le Pen avait évoqué avoir pratiqué des +interrogatoires poussés+. La dédiabolisation du FN et sa normalisation semblent ne pas résister aux actes de torture, d’Alger à Guantanamo (…) Marine Le Pen est percée à jour. Derrière ce faux masque de respectabilité patiemment construit se cache une ennemie de la démocratie, capable d’utiliser la même arme des terroristes qu’elle prétend combattre : la terreur » (communiqué).