Régionales: 31 militants antimariage gay de « Sens commun » sur les listes Les Républicains, inquiétude du PS
« Sens Commun », mouvement issu de La Manif pour tous, a placé 31 de ses militants sur les listes Les Républicains, dont une vingtaine en position éligible, pour les élections régionales, a indiqué jeudi Sébastien Pilard, le président de la formation, suscitant une réaction inquiète du PS.
« Sur nos 31 candidats, environ une vingtaine sont en position éligible » et « répartis d’une manière assez hétérogène au niveau géographique », a déclaré à l’AFP M. Pilard, également délégué national Les Républicains en charge des relations avec les entrepreneurs.
« On a beaucoup de monde en Ile-de-France et dans les Pays de la Loire », où il est lui-même éligible, a précisé M. Pilard.
En revanche, « Sens Commun » n’a qu’un seul candidat en Provence-Alpes-Côte d’Azur et une seule candidate en Bourgogne-Franche-Comté, tous deux non éligibles.
« Nous sommes très contents mais ça a été compliqué » de figurer sur les listes Les Républicains, a-t-il expliqué, en raison d’une « concurrence très rude » entre les militants de « Sens Commun », la plupart sans mandat, et les élus Les Républicains.
« Il a fallu faire passer le message qu’il était nécessaire » d’intégrer des candidats issu de « Sens Commun », où la moyenne d’âge est de 42 ans, « pour renouveler les rangs », a expliqué le président du mouvement, exclusivement adossé au parti Les Républicains.
« Depuis deux ans, nous avons démontré que nous étions capables de travailler avec tout le monde, d’apporter notre pierre à l’édifice et qu’en plus nous correspondons, quoi qu’on en dise, à une sensibilité à droite qui est très représentative, ce serait complètement absurde de l’exclure », a-t-il défendu.
« On n’est pas uniquement un think tank ou un lobby de pression pour revenir sur la loi Taubira (sur le mariage homosexuel), on est là pour essayer d’avoir la ligne politique la plus générale possible », argue Sébastien Pilard dont l’objectif est de « peser un maximum sur les débats qui auront lieu dans le cadre des primaires ».
« Les illuminés de +Sens Commun+ viennent de mettre en lumière l’ultra-conservatisme des listes Les Républicains aux régionales », a réagi dans un communiqué Corinne Narassiguin, porte-parole du PS.
« Au Parti socialiste, nous nous inquiétons de l’influence grandissante de ce mouvement réactionnaire, au sein d’une droite de plus en plus dure (…) Sous la pression réactionnaire des candidats de +Sens Commun+ que deviendront demain les subventions de nos Régions aux associations LGBT, féministes ou encore de lutte contre le SIDA? Qu’adviendra-t-il de la pluralité nécessaire de l’action culturelle locale? », a ajouté la porte-parole.
En décembre, Nicolas Sarkozy avait nommé Madeleine de Jessey, porte-parole de Sens Commun, secrétaire nationale du parti en charge des programmes de formation.