Projet des « Républicains » pour les Outre-mer : amnésie sur tous les continents
Victorin Lurel, secrétaire national chargé des Outre-Mer
Corinne Narassiguin, Porte-parole du Parti socialiste
Entre droite et gauche, entre paroles et actes, les Outre-mer ont aujourd’hui fait l’objet de contrastes saisissants. D’un côté, un Premier ministre qui s’engage à apporter une solution pérenne aux acteurs du logement social outre-mer, considérablement affaibli par la précédente majorité, et de l’autre « Les Républicains » qui organisaient une « journée de travail sur les Outre-mer » avec les meilleurs experts des Medef ultramarins.
À moins d’un an des scrutins électoraux nationaux et à moins de six mois des élections internes, cette initiative de la droite n’aurait rien eu de surprenant si elle n’avait pas été la première depuis quatre ans !
Ceux qui qualifient le Président de la République de « marchand de sable qui a tout promis mais n’a rien donné » oublient évidemment de faire le bilan de leur inaction lorsqu’ils étaient au pouvoir. Si la droite semble aujourd’hui frappée d’amnésie, les Ultramarins, eux, se souviennent encore des coupes drastiques opérées par la droite, avec une baisse de 425 millions € entre 2002 et 2012 des crédits qui leur étaient alloués (soit une baisse de 39,4%) quand, depuis 2012, le gouvernement les a augmenté de 4,7%.
De même, la droite a beau jeu de dénoncer des frais bancaires trop élevés ou des investissements encore insuffisants dans les télécoms quand c’est le gouvernement actuel qui a imposé un plafonnement des frais d’opérations bancaires et supprimé les frais d’itinérance pour la téléphonie.
Les Républicains ne réussiront pas en 24h à effacer cinq ans de dévoiement du concept de développement endogène, cinq ans de clientélisme forcené, cinq ans de gestion calamiteuse des crises de 2009 et 2010, cinq ans d’abandon du logement social, cinq ans d’encouragement des phénomènes de vie chère, cinq ans de stigmatisation antirépublicaine et cinq ans de largage budgétaire soigneusement organisé.
Le Parti socialiste sait combien la droite peut être performante dans l’illusion, les postures et les promesses. Par triste expérience, il sait aussi combien elle s’avère souvent incapable de respecter ses engagements lorsqu’elle gouverne.