Le Foll: la primaire PS inutile « si c’est pour refaire l’histoire du quinquennat »
Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a jugé inutile lundi la primaire PS « si c’est pour refaire l’histoire du quinquennat », semblant après d’autres proches de François Hollande avoir des réserves sur l’intérêt pour le président d’y participer.
« Ca fait quatre ans et demi qu’il y a un débat au sein de la gauche. Faire une primaire pour refaire ce débat, ça ne sert à rien », répond le ministre de l’Agriculture dans une interview aux Echos, alors qu’on lui demande s’il est « souhaitable et possible que le président échappe à la primaire ».
« La primaire était prévue pour qu’il y ait un rassemblement. Appeler la droite à participer à la primaire de la gauche pour pouvoir empêcher François Hollande, comme l’a fait Arnaud Montebourg, cela ne peut pas être accepté. Quant aux radicaux, ils ont décidé de passer outre, avec les conséquences que cela implique. La primaire ne sert à rien si c’est pour refaire l’histoire du quinquennat », a-t-il encore estimé.
M. Le Foll imagine-t-il que François Hollande ne soit pas candidat ? « Non, car ce serait un renoncement pour tous. Son quinquennat a été un continuum depuis 2012 et il a incarné cette politique. Mais c’est sa décision ».
Ce week-end, plusieurs proches du président ont émis des doutes sur la participation de François Hollande à la primaire.
« J’avais fini par m’habituer à l’idée que le président, s’il se présente, passe par la case primaire. Mais ce que vient de faire Montebourg est insupportable. Du coup je ne souhaite plus que François Hollande soit confronté à quelqu’un qui demande à la droite de venir voter à notre primaire pour le battre », avait fustigé Bernard Poignant, conseiller à l’Elysée, dans Le Parisien.
L’avocat Jean-Pierre Mignard a de son côté affirmé lundi sur RTL que le président de la République ne pouvait institutionnellement « aller devant la primaire ». « Si la question de la primaire se pose pour un président sortant, c’est qu’il y a une dissociation de ceux qui l’ont soutenu, un désaccord, il doit peut-être à son tour en tirer les conséquences ».
Le bureau national du PS a de son côté rappelé lundi son attachement à cette primaire, décidée le 18 juin et confirmée le 2 octobre.
« Il y a un accord complet sur le fait que nous devons tous faire la promotion de la primaire de la gauche (…) Le seul moyen de créer une dynamique de rassemblement, c’est la primaire. Cela n’aurait aucun sens si l’on acceptait que le président de la République puisse s’en affranchir », a déclaré à l’AFP la porte-parole Corine Narassiguin à l’issue d’une réunion du bureau national.