Je quitte le porte-parolat du Parti Socialiste

J’ai formellement annoncé au Bureau National ce matin ma décision de quitter ma fonction de porte-parole du Parti Socialiste.

J’en avais informé Jean-Christophe Cambadélis il y a 8 jours, au lendemain du premier tour des élections législatives, mais pour éviter toute interprétation malencontreuse alors que des camarades socialistes continuaient la campagne pour le 2ème tour, j’avais souhaité attendre ce BN du 20 juin pour rendre cette annonce publique.

Il s’agit d’une décision mûrie depuis plusieurs mois, et cela quel qu’ait été le résultat de ma campagne pour les élections législatives dans la 3ème circonscription du Val-de-Marne, où je vais désormais militer après 14 ans à la Fédération des Français de l’Etranger et 3 ans à la Fédération de Paris.

Si je n’avais pas été balayée comme nombre de mes camarades socialistes par la vague En Marche et avais eu l’honneur d’être élue députée, j’aurais souhaité avoir toute la liberté et le temps nécessaire pour me consacrer pleinement à l’exercice de mon mandat.

En l’occurrence, ce sont d’autres perpectives qui s’ouvrent à moi aujourd’hui.

D’abord, il me faut à présent reconstruire une carrière professionnelle qui au fil des années a beaucoup souffert de mon engagement politique. Etre porte-parole du Parti Socialiste est une activité bénévole très chronophage, si on veut bien l’exercer. Se tenir au courant de tout, être prête à répondre à toutes les questions possibles et à fournir des analyses sérieuses, pas uniquement sur les plateaux télé et radio mais aussi dans des entretiens en On ou en Off avec les journalistes, ça demande du temps. Faire cela tout en exerçant une activité professionnelle, c’est compliqué.
D’autant que, lorsqu’on préfère travailler dans le secteur privé, la fonction très publique de porte-parole du PS est plus un obstacle qu’un tremplin. J’en ai fait la difficile expérience alors que nous étions au pouvoir, je doute que les choses s’améliorent dans les circonstances actuelles.
C’est un sacrifice personnel que j’ai librement assumé jusque là, mais nous sommes arrivés à un moment où je ne peux plus donner la priorité à ma fonction de porte-parole, quand je suis incapable de dire avec certitude de quel parti j’aurais à porter la parole dans les mois qui viennent.

Ce qui m’amène à ma deuxième motivation. Après trois ans de loyaux services au porte-parolat du PS, il est temps pour moi de retrouver ma pleine et entière liberté de parole, pour participer activement à la refondation de mon parti. Je reste membre élu du Conseil National et du Bureau National, et compte bien contribuer à réinventer le PS, dans son fonctionnement et dans la clarification de sa ligne politique, tout en trouvant un nouvel équilibre entre mon engagement politique et ma vie professionnelle.

Vous continuerez donc à trouver sur ce site le produit de mes réflexions pour l’avenir de la social-démocratie française et européenne.