Au soir du premier tour de l’élection présidentielle le 10 avril 2022, la défaite pour le Parti Socialiste est cuisante, tristement historique. Notre candidate Anne Hidalgo n’a recueilli que 1,7% des suffrages exprimés, malgré une campagne pugnace portant haut les valeurs du socialisme.
La gauche toute entière est éliminée du premier tour, pour la deuxième fois consécutive et pour la troisième fois depuis le début de ce siècle. La division de la gauche a une nouvelle fois ouvert la porte à un duel de deuxième tour entre la droite et l’extrême-droite.
Face à ce constat, c’est la lucidité et de le sens des responsabilité qui doit prévaloir.
D’abord, le Parti Socialiste a appelé unanimement, sans équivoque et sans hésitation, à utiliser le bulletin Emmanuel Macron au 2ème tour pour battre Marine Le Pen. Notre opposition ferme et déterminée à la politique libérale de casse sociale et de mépris autoritaire de la droite macroniste ne pouvait occulter le danger pour la République que constitue la progression et pour la première fois le risque réel de victoire de l’extrême-droite à l’élection présidentielle.
Ensuite, Olivier Faure et la direction nationale ont fait le choix immédiat d’appeler, pour les législatives, au rassemblement le plus large possible de la gauche et de l’écologie, sans exclusive. Nous ne pouvons pas reproduire aux législatives ce qu’il vient de se passer pour la présidentielle : la gauche émiettée balayée au premier tour, ouvrant la voie à des duels entre la droite et l’extrême-droite au deuxième tour, avec un fort risque de victoire du RN dans de nombreuses circonscriptions. Nous devons entendre tous les électeurs et électrices de la gauche et de l’écologie qui, face à la division des candidatures présidentielles, ont cherché à faire l’union dans les urnes pour tenter de faire barrage à l’extrême-droite au premier tour et donner une chance à la gauche d’accéder au deuxième tour.
Le vote du Conseil National du 19 avril a donné mandat à Olivier Faure et au Secrétariat National pour négocier un tel accord d’union pour les élections législatives, avec plusieurs objectifs politiques : obtenir un groupe de députés socialistes au moins aussi nombreux que dans la législature précédente, pour garantir la capacité d’action politique parlementaire des socialistes ; faire entrer le plus grand nombre possible de députés de la gauche et de l’écologie à l’Assemblée Nationale ; porter l’ambition d’emporter les élections législatives et à défaut de priver Emmanuel Macron de majorité absolue.
Suite à des négociations ardues et complexes, le Conseil National du 5 mai, après plusieurs heures de débat, a approuvé avec une majorité claire de 62% l’accord de coalition passé entre le PS, LFI, EELV et le PCF pour les élections législatives de juin 2022.
Cet accord donne naissance à la NUPES, Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale. La convention de lancement de la NUPES du 7 mai à Aubervilliers a été un moment historique, qui lève un nouvel espoir pour la gauche et l’écologie.
La NUPES, c’est plus qu’un accord électoral sur les circonscriptions. C’est aussi un accord programmatique pour gouverner ensemble. Les négociations vont donc se poursuivre dans les prochains jours pour aboutir à ce programme de coalition, qui affirme ce que nous portons en commun, en respectant les différences et les identités des partis politiques qui composent la NUPES.
Je suis particulièrement fière de faire partie de l’équipe de négociateurs socialistes qui a créé la NUPES.
La NUPES est à la fois le pari le plus fou et le plus raisonnable, pour les socialistes, pour la gauche, pour la France.