Quelque chose d’extraordinaire s’est passé dans cette campagne des élections législatives de juin 2022. En quelques semaines, la NUPES et son V de la victoire se sont installés dans le paysage politique, signifiant le grand retour de la gauche et de l’écologie comme force politique en dynamique, capable de faire échec à la macronie et à l’extrême-droite.
Nos divisions depuis des années désespéraient nos électrices et nos électeurs. Nous leur avons redonné envie de croire que la victoire était possible, grâce à une nouvelle coalition portant un projet de justice sociale et écologique, d’égalité et d’approfondissement démocratique.
Dans la foulée d’une élection présidentielle qui avait été désastreuse pour la gauche et l’écologie, la marche était un peu trop haute, nous n’avons pas gagné les élections législatives. Mais nous avons plus que doublé le nombre de députés de la gauche et de l’écologie par rapport à la législature de 2017, avec désormais 151 députés qui se reconnaissent dans la NUPES, à travers leurs groupes respectifs, socialiste, insoumis, écologiste, communiste. La gauche est ainsi la première force d’opposition à la majorité relative du camp présidentiel.
Car oui, si nous n’avons pas gagné, nous avons mis en échec la macronie, le Président n’a pas de majorité absolue à l’Assemblée. Preuve que si les Françaises et les Français l’ont réélu, c’était d’abord pour empêcher Marine Le Pen, et certainement pas pour approuver son projet. Emmanuel Macron a maintenant trois choix devant lui : redonner sa place au parlementarisme en cherchant des compromis intelligents selon les projets, assumer son positionnement politique à droite et se mettre dans les mains des députés LR pour garantir sa majorité, ou gouverner par la brutalité des recours répétés au 49.3.
Cependant, ces élections législatives ont aussi produit des résultats inquiétants. Le Rassemblement national a désormais 89 députés. Sans la NUPES, leur nombre aurait été encore plus important, car l’union de la gauche et de l’écologie a permis de priver de nombreux candidats RN de second tour.
La banalisation de l’extrême-droite et leur capacité à conquérir le pouvoir au niveau national dans un scrutin majoritaire à deux tours sont maintenant démontrés. C’est un terrible avertissement. Notre responsabilité à gauche est grande, pour faire reculer l’extrême-droite en redevenant l’alternative crédible à la droite libérale et conservatrice.
Pour les socialistes, le pari est réussi. Nous avons désormais un groupe un peu plus important que celui de la législature précédente, avec des sortants réélus, mais aussi de nombreux nouveaux visages.
Quand on se rappelle où nous en étions il y a a peine plus de deux mois, ce résultat est une grande satisfaction. D’autant plus que ce sont nos candidats socialistes qui, au sein de la NUPES, ont de loin le meilleur taux de réussite électorale. C’est la preuve de la qualité de nos candidats, de l’importance de notre ancrage territorial, et de notre capacité à aller chercher les voix cruciales au deuxième tour au delà de ce qu’est aujourd’hui la NUPES.
Plus important encore que le résultat électoral pour les socialistes, c’est le résultat politique.
Un espoir est né, il nous oblige.