Les inconnues dominent sur la composition du gouvernement, sa ligne politique et sa capacité à faire adopter le budget et la loi de financement de la sécurité sociale.
Le gouvernement de Michel Barnier s’était mis dans les mains du Rassemblement national, et était ligoté par le dogmatisme de son “bloc central”, obsédé par un seul mantra : tout le bilan et rien que le bilan d’Emmanuel Macron.
Il s’est ainsi condamné à l’utilisation du 49 alinéa 3 de la Constitution pour tenter de faire adopter des lois de finances injustes socialement et fiscalement, aggravant la crise des services publics, appauvrissant les collectivités locales et amplifiant le risque récessif pour nos économies territoriales. Ce gouvernement a logiquement été censuré.
Le nouveau Premier ministre, François Bayrou, reste pour l’instant résolument dans le flou sur l’orientation politique qu’il souhaite donner à son gouvernement encore à constituer.
Une chose est certaine, les mêmes causes produiront les mêmes effets. Pour éviter la censure, le prochain gouvernement devra changer de méthode. Les socialistes, par la voix du Premier secrétaire Olivier Faure et des deux présidents de groupes parlementaires Boris Vallaud et Patrick Kanner, ont proposé un accord de non-censure : si le Premier ministre renonce au 49.3 et accepte donc de laisser le Parlement trouver les compromis qui permettent de voter les lois, à commencer par le budget, alors il n’y aura pas de censure.
Les Françaises et les Français attendent de la responsabilité et de la stabilité dans la justice, en commençant par le vote d’un budget qui répond à leurs préoccupations les plus urgentes : le refus de la retraite à 64 ans, le pouvoir d’achat, les services publics notamment de la santé et de l’éducation, le logement, la sécurité, la transition écologique, tout cela financé par une fiscalité juste.
Aurons-nous un Premier ministre et un gouvernement capables de les entendre ?