Pour une francophonie de proximité!

Ma vision et mes propositions pour la francophonie en Amérique du Nord

Grandie à La Réunion, formée en métropole et Française à l’étranger depuis 1999, je vis la francophonie comme une chance, une fierté, une source de diversité et une occasion de nous réunir, Français et francophones de toutes origines, autour de valeurs communes et de cultures partagées. À l’occasion du 20 mars, journée internationale de la Francophonie, je souhaitais vous livrer la vision et les engagements que je porte pour la francophonie, en particulier dans notre circonscription.

La Francophonie dans le monde

La langue française, tout d’abord, doit être plus que jamais promue. Nous devons mettre en valeur les différents canaux de l’Organisation internationale de la Francophonie pour véhiculer notre langue, que ce soit TV5Monde, l’agence parlementaire de la Francophonie (APF) ou encore des forums internationaux d’échange novateurs tel que le prochain Forum mondial de la langue française, qui aura lieu à Québec en juillet prochain. La voix des francophones dans le monde doit compter et promouvoir l’usage du français dans les instances internationales est primordial, pour y faire comprendre notre vision du monde et y faire entendre notre diplomatie. M. Yves Alavo, soutien de ma campagne, présente ces enjeux avec brio dans un texte que je vous invite à lire.

Première valeur de la Francophonie, la promotion de la langue française et de la diversité culturelle serait sans sens si elle n’était pas accompagnée de la défense de la démocratie et de l’Etat de Droit, de la promotion d’une éducation de qualité notamment en fonction des revenus de chacun, et de l’engagement à coopérer en faveur de développement durable. Je veux bâtir avec vous un dialogue autour de ces valeurs. Nous devons plus que jamais contribuer à en faire une réalité, et j’ai une pensée particulière pour les peuples de certains États membres de l’OIF qui ont subi d’importants changements politiques au cours des derniers mois, l’Egypte ou la Tunisie pour ne citer qu’eux.

Avec 220 millions de personnes parlant notre langue, la Francophonie est un réservoir de ressources et un atout incomparable. En sus, près de 116 millions de personnes apprennent actuellement notre langue, et d’importants moyens devraient être déployés pour en encourager l’apprentissage partout dans le monde. Ceci étant dit, ma vision de notre langue ne s’inscrit pas dans une logique colonialiste : il ne s’agit pas d’imposer nos valeurs; il s’agit de les proposer, de les enrichir et de les adapter. Le français ne doit pas être isolé. Nous devons élaborer une politique du français en contact avec les autres langues, notamment dans les secteurs économiques où l’anglais tend à primer, en adaptant notre langue aux défis contemporains.

Pour une francophonie de proximité

C’est pourquoi, à l’échelle de notre circonscription, et particulièrement en milieu anglophone, les programmes de consolidation du français comme langue maternelle (FLAM) sont plus que jamais un atout pour transmettre notre langue à nos enfants, partager notre culture, préserver notre héritage et l’ouvrir à la diversité francophone. S’adressant aussi bien à des familles installées depuis longtemps, voire binationales, qu’à des personnels détachés pour une expatriation temporaire, les FLAM permettent de favoriser la pratique de la langue française et partant sa valorisation.

Dans la même optique, je souhaite encourager la mise en place de programmes éducatifs bilingues dans notre circonscription. J’ai déjà exprimé le souhait de réallouer vers ces programmes une partie des fonds consacrés à la Prise En Charge (PEC), fausse gratuité des années lycées, injuste socialement. Voici une nouvelle chance pour développer notre francophonie, une francophonie de proximité.

La présence du Québec et de communautés francophones canadiennes dans notre circonscription m’a tout particulièrement sensibilisée à l’effort collectif à mener pour vivre en français. Le Québec ne compte pas moins de 6,5 millions de francophones, soit 82% de sa population, qui revendiquent leur héritage linguistique et culturel face à la langue de Shakespeare. Dans le reste du Canada, plusieurs communautés francophones regroupent plus d’un million de personnes, pour qui vivre en français requiert une volonté de fer et un soutien institutionnel fort.

Ces francophones d’Amérique du Nord représentent pour moi un exemple de la résistance, de l’endurance et de la vivacité de la culture francophone. Leur défense de l’héritage francophone est exemplaire et le Centre de la francophonie dans les Amériques le modèle d’une communauté en mouvement.

Je souhaite faire de la francophonie de proximité un enjeu collectif pour la communauté des Français de l’Etranger, et non plus un enjeu particulier. Les initiatives individuelles doivent être plus que jamais soutenues, par exemple dans le domaine de l’accueil de la petite enfance, mais elles doivent aussi être encouragées aussi à s’ouvrir à l’ensemble de la communauté francophone et à ses cultures. Dans la richesse de l’échange se trouve aussi le gage de la vitalité de telles structures! Je souhaite que cette coordination entre communautés francophones soit soutenue par l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger), les services culturels des Ambassades et des autorités consulaires.

Parmi mes objectifs en tant que candidate du Parti Socialiste et d’Europe Ecologie – Les Verts à cette élection législative des Français de l’Etranger, ceux reliés à cette journée du 20 mars sont cruciaux : il s’agit de rassembler, débattre et tisser des liens autour de notre communauté francophone, dans tous ses accents!

Cette élection législative des Français de l’étranger est une opportunité de se rappeler que la France est auprès de chacun d’entre nous et que la Francophonie est un précieux héritage à transmettre à nos enfants et à faire rayonner.

Vous représenter ici, en Amérique du Nord, c’est porter les valeurs de la francophonie dans le monde. Vous représenter à l’Assemblée nationale, c’est apporter la voix de notre francophonie de proximité au coeur de la Nation.
– Corinne Narassiguin